En toute hypothèse (épisode 98)

en toute hypothÈSE (épisode 98)


Je revenais de Tunisie et allais travailler tout l’été chez L’Oréal. En fait, après chaque période que je bossais, il fallait qu’ils m’arrêtent un tiers de ce temps, c’était la loi, et moi ça me convenait, bien que j’aurai préféré avoir un CDI pour pouvoir commencer à faire des projets.
Au niveau de la musique j’en avais pas fini, loin de là, malgré les aléas, et les désillusions qui s’accumulaient, mon stylo était toujours entrain de me rappeler à l’ordre.
Alors les sujets abordés différaient, selon les moments vécus et l’âge, je voyais les choses différemment, mais toujours ce mot d’ordre dans tous les thèmes exploités, ne jamais être vulgaire ni grossier.
Je m’intéressais de plus en plus à la politique, j’allais voter depuis mes 18 ans, en ce temps-là je croyais vraiment en la démocratie… mes textes s’étaient donc affûtés ! Je m’intéressais aussi de plus en plus à la religion et mes écrits allaient s’en faire ressentir les années suivantes.
Je voyais de plus en plus ma grand-mère, j’allai la chercher souvent, l’emmenais en course et passais beaucoup de temps avec elle, elle devenait ma pote, ma confidente, elle avait un sens de l’humour incroyable et les mois passant on s’était énormément attaché, on se faisait tout le temps des blagues, on se charriait, c’était devenue ma bonne copine. Avec Kamel on continuait de bosser des maquettes, j’allais écrire « Je lève le voile » qui était l’histoire d’une jeune fille reconvertie à l’islam et qui racontait les déboires qu’elle rencontrait avec sa famille, chanson un peu inspiré d’une collègue de chez L’Oréal d’origine algérienne et qui se faisait copieusement enguirlander par sa mère qui ne comprenait pas comment sa fille pouvait porter un foulard…
Parallèlement, je continuais d’aller enregistrer des titres avec mes potes de Clichy-sous-Bois, et dans leur nouvel album j’apparaissais sur 3 titres et un en particulier que j’affectionnais beaucoup « La rue ».
J’étais arrivé un samedi après-midi, ils bossaient dessus.

– Rabah, on t’a laissé quelques mesures, tu es chaud ?

Alors je m’étais concentré environ 30 minutes et j’avais pondu ce passage :

« Certains la traversent et certains y passent leurs vies,
Et Certains en la traversant y ont même laissé leurs vies.
Métamorphosée, elle devient une meilleure amie,
Elle ne balance rien, mais ton avenir elle a compromis.
Il y en a qu’on promis…
Qu’ils tiendraient pas les murs 107 ans,
Se traitent leurs mères des 7 ans,
Bienvenus dans le monde de Satan,
Ça s’étend à ceux qui veulent la côtoyer.
La rue c’est comme une usine, une fausse manœuvre et t’es broyé ».

en toute hypothÈSE (épisode 98)


Je revenais de Tunisie et allais travailler tout l’été chez L’Oréal. En fait, après chaque période que je bossais, il fallait qu’ils m’arrêtent un tiers de ce temps, c’était la loi, et moi ça me convenait, bien que j’aurai préféré avoir un CDI pour pouvoir commencer à faire des projets.
Au niveau de la musique j’en avais pas fini, loin de là, malgré les aléas, et les désillusions qui s’accumulaient, mon stylo était toujours entrain de me rappeler à l’ordre.
Alors les sujets abordés différaient, selon les moments vécus et l’âge, je voyais les choses différemment, mais toujours ce mot d’ordre dans tous les thèmes exploités, ne jamais être vulgaire ni grossier.
Je m’intéressais de plus en plus à la politique, j’allais voter depuis mes 18 ans, en ce temps-là je croyais vraiment en la démocratie… mes textes s’étaient donc affûtés ! Je m’intéressais aussi de plus en plus à la religion et mes écrits allaient s’en faire ressentir les années suivantes.
Je voyais de plus en plus ma grand-mère, j’allai la chercher souvent, l’emmenais en course et passais beaucoup de temps avec elle, elle devenait ma pote, ma confidente, elle avait un sens de l’humour incroyable et les mois passant on s’était énormément attaché, on se faisait tout le temps des blagues, on se charriait, c’était devenue ma bonne copine. Avec Kamel on continuait de bosser des maquettes, j’allais écrire « Je lève le voile » qui était l’histoire d’une jeune fille reconvertie à l’islam et qui racontait les déboires qu’elle rencontrait avec sa famille, chanson un peu inspiré d’une collègue de chez L’Oréal d’origine algérienne et qui se faisait copieusement enguirlander par sa mère qui ne comprenait pas comment sa fille pouvait porter un foulard…
Parallèlement, je continuais d’aller enregistrer des titres avec mes potes de Clichy-sous-Bois, et dans leur nouvel album j’apparaissais sur 3 titres et un en particulier que j’affectionnais beaucoup « La rue ».
J’étais arrivé un samedi après-midi, ils bossaient dessus.

– Rabah, on t’a laissé quelques mesures, tu es chaud ?

Alors je m’étais concentré environ 30 minutes et j’avais pondu ce passage :

« Certains la traversent et certains y passent leurs vies,
Et Certains en la traversant y ont même laissé leurs vies.
Métamorphosée, elle devient une meilleure amie,
Elle ne balance rien, mais ton avenir elle a compromis.
Il y en a qu’on promis…
Qu’ils tiendraient pas les murs 107 ans,
Se traitent leurs mères des 7 ans,
Bienvenus dans le monde de Satan,
Ça s’étend à ceux qui veulent la côtoyer.
La rue c’est comme une usine, une fausse manœuvre et t’es broyé ».