En toute hypothèse (épisode 97)

en toute hypothÈSE (épisode 97)


Après avoir passé l’été 2003 dans le sud où avec des potes et mes cousins nous avions loué une maison, il me fallait des vacances où je pourrais respirer et faire ce que je voulais quand je voulais, pour ça, en mai, j’étais parti en Tunisie ! J’avais pris un billet et j’étais allé à Sousse, je pensais pas qu’un jour je partirai tout seul en vacances et se fut jusque là les meilleures ! J’étais devenu la mascotte de l’hôtel, presque qu’un animateur ! Tout le monde me connaissait… Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, je n’étais que très rarement seul, à la piscine on pouvait entendre dans la sono mes titres « Paréo » « Danser pour les mariés » et autres sons de mon album qui était en préparation. Tout allait bien jusqu’à cette fameuse soirée où, voulant prendre le dîner en solo, j’arrivais au restaurant, et là le serveur me disait :

– Il n’y a pas de place, asseyez-vous avec ces deux dames!

Deux dames âgées fort sympathiques au demeurant, mais là n’était pas la question. Vu que l’on était au mois de mai et que la salle était à moitié vide, qu’il y avait des tables avec leurs chaises par-dessus, j’avais exprimé mon mécontentement à ce responsable en lui disant que s’il n’y avait pas eu de place j’aurai accepté, mais étant donné que le restaurant n’était pas complet, je souhaitais avoir une table où je pourrais manger seul ! De là il me répondait :

– Non, vous allez manger avec ces deux dames !

Je lui rétorquais que :

– Si j’avais voulu manger avec des gens, je serais venu en famille non ?

Mais il ne voulait rien savoir, alors je lui disais de ne pas bouger que j’allais revenir, j’arrivais dans le hall d’entrée de l’hôtel et je criais :

– Est-ce que je pourrais avoir un responsable dans cet hôtel ? Est-ce que je pourrais avoir le sacré responsable de cet hôtel tout de suite ?

Les portes des bureaux claquaient, s’ouvraient à tout-va, ils arrivaient à deux, trois, en me disant :

– Que ce passe t-il Monsieur ? Pourquoi criez-vous ?

– Parce que ce monsieur là-bas ne veut pas me donner une table pour manger seul alors que la moitié du restaurant est vide, donc je souhaiterais manger seul.

– Venez avec moi !

On retournait sur les lieux avec ce monsieur qui se faisait copieusement insulter de tous les noms, c’était fou mais mérité, alors je restais immobile.
Ce monsieur qui m’avait accueilli avec dédain, qui me regardait de haut, était bien obligé de me préparer ma table, alors une fois installé je lui disais tout doucement :

– Tu vois que j’ai fini par manger seul !

Mis à part ce petit accrochage, ce furent des vacances mémorables, j’avais jamais autant kiffé.

Pendant cette semaine, j’avais été faire des emplettes dans le souk et avais acheté un sac supplémentaire que j’avais rempli de vêtements, de baskets, de chaussures, tous en contrefaçon bien évidemment ! Et pour ne pas me faire repérer au cas où je me ferai contrôler au retour à Roissy, j’avais porté toutes les affaires que j’avais achetées, j’avais transpiré dedans, je les avais mises en boule, mélangées dans mes 2 sacs de sport (celui avec lequel j’étais arrivé et le nouveau), j’avais tout sali ! Mais c’était sans compter sur les experts de Roissy, effectivement, au retour je récupérai mes 2 sacs, je m’apprêtais à m’avancer quand soudain, nous avions tous été priés de nous arrêter. Des tables de douaniers étaient disposées dans toute une salle, tous les passagers de mon vol avaient été fouillés et mon tour était arrivé.

J’étais tombé sur un douanier plutôt cool, il enfilait des gants, mettait mes deux sacs de côté, les ouvrait et regardait un à un les articles. En moins d’une seconde il me disait :

– Faux, vrai, faux, vrai…

J’étais scotché, je pensais qu’il leur fallait plus de temps pour pouvoir détecter le vrai du faux, mais au premier coup d’œil il le savait, donc j’étais coincé, je ne pouvais qu’acquiescer. Il me disait :

– Ah, mais dis donc, tu es supporters de l’OM, ça, ça va jouer en ta faveur !

J’étais sauvé ! Wahou, trop bien ! Il mettait plusieurs articles de l’Olympique de Marseille de côté, et d’un coup me disait :

– Tiens ça, tu vas les garder.

Sans avoir vu derrière lui son supérieur qui l’avait interpellé en lui disant :

– Il ne va rien garder du tout, tu mets ça de côté !

Mince, j’étais tombé sur un bon, mais il avait fallu un c.. pour tout gâcher. Pour faire le procès-verbal nous allions dans un bureau avec mes sacs, les faux d’un côté, les vrais de l’autre, il regardait autour de lui, reprenait quelques pièces et me les remettait dans mon sac, des faux bien sûr en me disant :

– Allez, tu es un supporters de l’OM quand même !

J’avais signé un papier qui faisait de moi quelqu’un qui était dans leurs fichiers, ainsi la prochaine fois, en cas de récidive j’aurai une véritable amende, cette fois-ci ce n’était que la saisie.

J’avais tellement apprécié mon séjour qu’un mois après je reprenais un billet, repartais au même hôtel pour passer une nouvelle semaine de folie, et pour ne pas me faire avoir je n’avais rien acheté, enfin, je n’avais pas acheté de marque, juste une casquette et une ceinture en cuir noir, arrivé à l’aéroport CDG, vous savez quoi ? Oui, cette fois-ci Zéro contrôle !

en toute hypothÈSE (épisode 97)


Après avoir passé l’été 2003 dans le sud où avec des potes et mes cousins nous avions loué une maison, il me fallait des vacances où je pourrais respirer et faire ce que je voulais quand je voulais, pour ça, en mai, j’étais parti en Tunisie ! J’avais pris un billet et j’étais allé à Sousse, je pensais pas qu’un jour je partirai tout seul en vacances et se fut jusque là les meilleures ! J’étais devenu la mascotte de l’hôtel, presque qu’un animateur ! Tout le monde me connaissait… Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, je n’étais que très rarement seul, à la piscine on pouvait entendre dans la sono mes titres « Paréo » « Danser pour les mariés » et autres sons de mon album qui était en préparation. Tout allait bien jusqu’à cette fameuse soirée où, voulant prendre le dîner en solo, j’arrivais au restaurant, et là le serveur me disait :

– Il n’y a pas de place, asseyez-vous avec ces deux dames!

Deux dames âgées fort sympathiques au demeurant, mais là n’était pas la question. Vu que l’on était au mois de mai et que la salle était à moitié vide, qu’il y avait des tables avec leurs chaises par-dessus, j’avais exprimé mon mécontentement à ce responsable en lui disant que s’il n’y avait pas eu de place j’aurai accepté, mais étant donné que le restaurant n’était pas complet, je souhaitais avoir une table où je pourrais manger seul ! De là il me répondait :

– Non, vous allez manger avec ces deux dames !

Je lui rétorquais que :

– Si j’avais voulu manger avec des gens, je serais venu en famille non ?

Mais il ne voulait rien savoir, alors je lui disais de ne pas bouger que j’allais revenir, j’arrivais dans le hall d’entrée de l’hôtel et je criais :

– Est-ce que je pourrais avoir un responsable dans cet hôtel ? Est-ce que je pourrais avoir le sacré responsable de cet hôtel tout de suite ?

Les portes des bureaux claquaient, s’ouvraient à tout-va, ils arrivaient à deux, trois, en me disant :

– Que ce passe t-il Monsieur ? Pourquoi criez-vous ?

– Parce que ce monsieur là-bas ne veut pas me donner une table pour manger seul alors que la moitié du restaurant est vide, donc je souhaiterais manger seul.

– Venez avec moi !

On retournait sur les lieux avec ce monsieur qui se faisait copieusement insulter de tous les noms, c’était fou mais mérité, alors je restais immobile.
Ce monsieur qui m’avait accueilli avec dédain, qui me regardait de haut, était bien obligé de me préparer ma table, alors une fois installé je lui disais tout doucement :

– Tu vois que j’ai fini par manger seul !

Mis à part ce petit accrochage, ce furent des vacances mémorables, j’avais jamais autant kiffé.

Pendant cette semaine, j’avais été faire des emplettes dans le souk et avais acheté un sac supplémentaire que j’avais rempli de vêtements, de baskets, de chaussures, tous en contrefaçon bien évidemment ! Et pour ne pas me faire repérer au cas où je me ferai contrôler au retour à Roissy, j’avais porté toutes les affaires que j’avais achetées, j’avais transpiré dedans, je les avais mises en boule, mélangées dans mes 2 sacs de sport (celui avec lequel j’étais arrivé et le nouveau), j’avais tout sali ! Mais c’était sans compter sur les experts de Roissy, effectivement, au retour je récupérai mes 2 sacs, je m’apprêtais à m’avancer quand soudain, nous avions tous été priés de nous arrêter. Des tables de douaniers étaient disposées dans toute une salle, tous les passagers de mon vol avaient été fouillés et mon tour était arrivé.

J’étais tombé sur un douanier plutôt cool, il enfilait des gants, mettait mes deux sacs de côté, les ouvrait et regardait un à un les articles. En moins d’une seconde il me disait :

– Faux, vrai, faux, vrai…

J’étais scotché, je pensais qu’il leur fallait plus de temps pour pouvoir détecter le vrai du faux, mais au premier coup d’œil il le savait, donc j’étais coincé, je ne pouvais qu’acquiescer. Il me disait :

– Ah, mais dis donc, tu es supporters de l’OM, ça, ça va jouer en ta faveur !

J’étais sauvé ! Wahou, trop bien ! Il mettait plusieurs articles de l’Olympique de Marseille de côté, et d’un coup me disait :

– Tiens ça, tu vas les garder.

Sans avoir vu derrière lui son supérieur qui l’avait interpellé en lui disant :

– Il ne va rien garder du tout, tu mets ça de côté !

Mince, j’étais tombé sur un bon, mais il avait fallu un c.. pour tout gâcher. Pour faire le procès-verbal nous allions dans un bureau avec mes sacs, les faux d’un côté, les vrais de l’autre, il regardait autour de lui, reprenait quelques pièces et me les remettait dans mon sac, des faux bien sûr en me disant :

– Allez, tu es un supporters de l’OM quand même !

J’avais signé un papier qui faisait de moi quelqu’un qui était dans leurs fichiers, ainsi la prochaine fois, en cas de récidive j’aurai une véritable amende, cette fois-ci ce n’était que la saisie.

J’avais tellement apprécié mon séjour qu’un mois après je reprenais un billet, repartais au même hôtel pour passer une nouvelle semaine de folie, et pour ne pas me faire avoir je n’avais rien acheté, enfin, je n’avais pas acheté de marque, juste une casquette et une ceinture en cuir noir, arrivé à l’aéroport CDG, vous savez quoi ? Oui, cette fois-ci Zéro contrôle !