En toute hypothèse (épisode 95)

en toute hypothÈSE (épisode 95)


On était un soir de la Saint-Sylvestre et pour la première fois depuis plusieurs années j’avais prévu de rester à la maison. J’étais sur mon ordinateur et aux alentours de 20h je recevais un message d’un pote de Claye-Souilly, Tayeb, la fenêtre MSN s’ouvrait et il me disait :

– Slm, ça bouge pas Rabah ce soir ?

Je n’avais pas l’intention de sortir, bien que j’étais invité à une soirée. Je l’informais que mon cousin et ses potes en organisaient une dans le 94. Il me motivait et je décidais de m’y rendre. Je me mettais sur mon 31, il passait me chercher et on allait s’éclater…
C’est toujours les trucs imprévus qui se passent bien, même le mieux en général, et ça ne faisait pas exception ce jour-là.

On arrivait, et dès le début, superbe ambiance, alors je me mettais en mode « foufou » et me faisais passer pour un soulard, je parlais avec tout le monde, jusqu’à ces 3 filles qui étaient bon public, des rires de dingue, et à la fin je reprenais mon sérieux, elles étaient surprises que finalement je sois sobre.
Alors nous faisions connaissance et l’une d’elle me dit :

– Moi je bosse chez EMI Music.

– Ah, bah toi tu m’intéresses beaucoup…

C’est comme ça que nous nous échangions nos numéros et elle me promettait de voir ce qu’elle pourrait faire pour moi.
La soirée se terminait avec peut-être une porte qui allait s’ouvrir pour moi.

La prochaine porte que j’allais ouvrir c’était celle du studio de Hamid Bouchnak, j’avais écrit 3 couplets, un sur le ramadan et les autres sur nos fêtes que l’on appelle « Eïd ». Lui s’était occupé des refrains et la chanson se nommait « La fête à la maison ».
Mais au 1er rdv avec Hamid, alors que je l’attendais, au centre ville d’un petit village de Seine-et-Marne, mon téléphone s’était éteint et en le rallumant je n’avais plus l’heure. À l’époque ce n’était pas des smartphones, embêté, j’attendais quelqu’un qui pourrait me donner l’heure. C’est alors qu’une voiture se garait à côté de la mienne, le monsieur me regardait et en descendait, j’en faisais autant, il allait en direction du bureau de tabac, mais plus je l’interpellais, moins il me calculait :

– Monsieur, Monsieur, s’il vous plait, Monsieur…

Il ne daignait même pas de se retourner. Alors, très vexé, je rentrais à mon tour dans la boutique, lui tapotais l’épaule :

– Depuis tout à l’heure je vous appelle…

Et là, j’avais eu la honte de ma vie, quand il m’avais répondu en langue des signes…

en toute hypothÈSE (épisode 95)


On était un soir de la Saint-Sylvestre et pour la première fois depuis plusieurs années j’avais prévu de rester à la maison. J’étais sur mon ordinateur et aux alentours de 20h je recevais un message d’un pote de Claye-Souilly, Tayeb, la fenêtre MSN s’ouvrait et il me disait :

– Slm, ça bouge pas Rabah ce soir ?

Je n’avais pas l’intention de sortir, bien que j’étais invité à une soirée. Je l’informais que mon cousin et ses potes en organisaient une dans le 94. Il me motivait et je décidais de m’y rendre. Je me mettais sur mon 31, il passait me chercher et on allait s’éclater…
C’est toujours les trucs imprévus qui se passent bien, même le mieux en général, et ça ne faisait pas exception ce jour-là.

On arrivait, et dès le début, superbe ambiance, alors je me mettais en mode « foufou » et me faisais passer pour un soulard, je parlais avec tout le monde, jusqu’à ces 3 filles qui étaient bon public, des rires de dingue, et à la fin je reprenais mon sérieux, elles étaient surprises que finalement je sois sobre.
Alors nous faisions connaissance et l’une d’elle me dit :

– Moi je bosse chez EMI Music.

– Ah, bah toi tu m’intéresses beaucoup…

C’est comme ça que nous nous échangions nos numéros et elle me promettait de voir ce qu’elle pourrait faire pour moi.
La soirée se terminait avec peut-être une porte qui allait s’ouvrir pour moi.

La prochaine porte que j’allais ouvrir c’était celle du studio de Hamid Bouchnak, j’avais écrit 3 couplets, un sur le ramadan et les autres sur nos fêtes que l’on appelle « Eïd ». Lui s’était occupé des refrains et la chanson se nommait « La fête à la maison ».
Mais au 1er rdv avec Hamid, alors que je l’attendais, au centre ville d’un petit village de Seine-et-Marne, mon téléphone s’était éteint et en le rallumant je n’avais plus l’heure. À l’époque ce n’était pas des smartphones, embêté, j’attendais quelqu’un qui pourrait me donner l’heure. C’est alors qu’une voiture se garait à côté de la mienne, le monsieur me regardait et en descendait, j’en faisais autant, il allait en direction du bureau de tabac, mais plus je l’interpellais, moins il me calculait :

– Monsieur, Monsieur, s’il vous plait, Monsieur…

Il ne daignait même pas de se retourner. Alors, très vexé, je rentrais à mon tour dans la boutique, lui tapotais l’épaule :

– Depuis tout à l’heure je vous appelle…

Et là, j’avais eu la honte de ma vie, quand il m’avais répondu en langue des signes…