en toute hypothÈSE (épisode 92)
J’enregistrais des textes sur les musiques que DJ Poska m’avait passées, 5 titres divers et variés, j’étais plutôt fier de moi ! Un soir alors que nous devions aller au restaurant avec toute une bande, je lui passais la maquette sur CD, nous étions tous les deux dans sa voiture et il écoutait très calmement, j’attendais son verdict avec impatience, mais là ce fut la douche froide !
– Je n’aime pas ! Le flow n’est pas super. Oui, certes c’est bien écrit, mais ça ne me transporte pas…
Au moins ça avait le mérite d’être clair, mais ça m’avait mis un sacré coup au moral. C’était la première fois que l’on me redescendait sur terre de cette manière. Moi qui commençait à me la raconter, qui m’imaginais comme Charles Aznavour en haut de l’affiche, ce n’était pas encore gagné ! Il me disait qu’il produisait deux rappeurs et qu’eux avaient un talent monstrueux. Il me donna leurs noms et j’allais donc les écouter, et là je tombais de ma chaise. Du charabia, des textes sans aucun fond, peut être les pires que j’avais entendu jusqu’ici. Ce n’était pas de la jalousie, je savais reconnaître quand un artiste était fort et n’avais même aucun mal à dire quand il était mieux que moi, mais là c’était horrible… Par la suite pour être sûr de mon jugement, je faisais écouter à des gens sans rien leur dire, et toutes les réactions étaient unanimes, ça me rassurait quelque peu.
Celle qui déchirait tout à cette époque, c’était Diams, là il y avait du talent, on se passait ses sons et nous prenions de grandes claques à chaque fois, ce petit bout de femme était impressionnant, des textes, du flow et du punch…
De mon côté, nous venions d’enregistrer « Danser pour les mariés » et je l’emmenai à DJ Samix, ce dernier se montra vraiment enthousiaste et il allait le mettre en boucle sur Only raï. Ça me réconfortait, et trois semaines plus tard, deux chansons étaient dans la playlist et ce n’était pas tout, je lui demandais s’il pouvait aussi me mettre « no comment » mais juste quelques fois dans la journée, la chose fut promise et fut tenue. Samir devenait un pote et nous rigolions toujours à chaque fois que l’on se voyait, plus tard il me rappelait en me disant qu’il avait une bonne nouvelle.
– Hamid Bouchnak voudrait faire une chanson avec toi.
– Arrête Samir, t’es pas sérieux ?
– Si, tiens son numéro, appelle-le.
C’était fou, mes parents avaient des cassettes des frères Bouchnak quand j’étais petit, et là un des membres du groupe voulait faire un duo avec moi, c’était génial…
en toute hypothÈSE (épisode 92)
J’enregistrais des textes sur les musiques que DJ Poska m’avait passées, 5 titres divers et variés, j’étais plutôt fier de moi ! Un soir alors que nous devions aller au restaurant avec toute une bande, je lui passais la maquette sur CD, nous étions tous les deux dans sa voiture et il écoutait très calmement, j’attendais son verdict avec impatience, mais là ce fut la douche froide !
– Je n’aime pas ! Le flow n’est pas super. Oui, certes c’est bien écrit, mais ça ne me transporte pas…
Au moins ça avait le mérite d’être clair, mais ça m’avait mis un sacré coup au moral. C’était la première fois que l’on me redescendait sur terre de cette manière. Moi qui commençait à me la raconter, qui m’imaginais comme Charles Aznavour en haut de l’affiche, ce n’était pas encore gagné ! Il me disait qu’il produisait deux rappeurs et qu’eux avaient un talent monstrueux. Il me donna leurs noms et j’allais donc les écouter, et là je tombais de ma chaise. Du charabia, des textes sans aucun fond, peut être les pires que j’avais entendu jusqu’ici. Ce n’était pas de la jalousie, je savais reconnaître quand un artiste était fort et n’avais même aucun mal à dire quand il était mieux que moi, mais là c’était horrible… Par la suite pour être sûr de mon jugement, je faisais écouter à des gens sans rien leur dire, et toutes les réactions étaient unanimes, ça me rassurait quelque peu.
Celle qui déchirait tout à cette époque, c’était Diams, là il y avait du talent, on se passait ses sons et nous prenions de grandes claques à chaque fois, ce petit bout de femme était impressionnant, des textes, du flow et du punch…
De mon côté, nous venions d’enregistrer « Danser pour les mariés » et je l’emmenai à DJ Samix, ce dernier se montra vraiment enthousiaste et il allait le mettre en boucle sur Only raï. Ça me réconfortait, et trois semaines plus tard, deux chansons étaient dans la playlist et ce n’était pas tout, je lui demandais s’il pouvait aussi me mettre « no comment » mais juste quelques fois dans la journée, la chose fut promise et fut tenue. Samir devenait un pote et nous rigolions toujours à chaque fois que l’on se voyait, plus tard il me rappelait en me disant qu’il avait une bonne nouvelle.
– Hamid Bouchnak voudrait faire une chanson avec toi.
– Arrête Samir, t’es pas sérieux ?
– Si, tiens son numéro, appelle-le.
C’était fou, mes parents avaient des cassettes des frères Bouchnak quand j’étais petit, et là un des membres du groupe voulait faire un duo avec moi, c’était génial…