En toute hypothèse (épisode 82)

en toute hypothÈSE (épisode 82)


Après un accident, très bête et seul surtout, c’est ça qui est très idiot, je reprenais mon ancienne voiture le temps des réparations, et ce vendredi soir comme chaque semaine à Claye-Souilly, au gymnase des tilleuls était organisé un foot en salle. Le responsable était Yazid, un mec super gentil et qui me laissait jouer bien que je n’étais pas de la ville. J’y allais donc en Renault 19, voiture de laquelle j’avais perdu la carte grise, dont je n’avais pas le papier d’assurance et aussi qui avait un contrôle technique périmé depuis un bon moment…. Et comme par hasard, à minuit et demi au moment de rentrer chez moi, un contrôle de gendarmerie.

« – Bonsoir, Monsieur, je vais vous demander les papiers du véhicule ainsi que votre permis de conduire.

– Bonsoir Monsieur, alors je suis vraiment désolé, mais étant donné que j’ai eu un accident avec ma voiture principale, j’ai pris celle-ci pour me dépanner pour aller jouer au foot ce soir. ».

Il prenait mon permis et allait faire des vérifications, je n’étais pas fier, il pouvait si il le souhaitait, immobiliser le véhicule et me laisser rentrer les 7 kms à pieds, il revenait et je l’interpellais :

– Si demain j’allais faire le contrôle technique et que je vous apportais les papiers nécessaires ça irait ?

– Oui, tout à fait Monsieur, vous avez été cordiale et il n’y a pas de problème, allez demain après midi au commissariat de Villeparisis leur apporter, je leur laisserai une consigne.

Et c’est comme ça que je suis rentré chez moi, sans amende, sans rien et avec un sourire d’un gendarme très humble.
Le lendemain j’allais au poste pour leur montrer que j’avais tenu parole, et là le policier à l’entrée me disait :

« – Ah, mais nous n’avons rien à votre sujet. »

C’était la première fois que j’avais à faire aux forces de l’ordre et que j’avais apprécié leur côté humain. Et ça n’allait pas être la dernière fois que cela m’arriverait.

Nous étions au début des années 2000 et nous ne voyions toujours pas de voiture qui volait dans le ciel ni nos pizzas qui s’agrandissaient de manière exceptionnelle… Alors avec Marwan allias Mess, nous avions eu l’idée de faire une chanson là dessus, au refrain il y avait Kamel, et le son était de bonne qualité avec toujours des rimes très affûtées de mon acolyte, nous l’avions enregistrée à Mitry, au château où j’avais été rejoindre le label « 98 BPM ». Le morceau a été posé sur une mixtape, une cassette avec une face avec des groupes du 93 et une face avec des groupes du 77, et moi j’étais sur les deux, avec le titre « Inclassable », mes gars de Clichy sous Bois et donc avec le titre  » Je pensais ».

Et je pensais pas à ce qui allait m’arriver quelques jours plus tard… nous étions le 28 janvier 2002 et Geoffrey venait sonner chez moi, j’ouvrais la porte et le voyais au portail, il était désemparé et avec une voix tremblante, il m’annonçait une nouvelle qui allait me bouleverser à vie :

« – Rabah, François est mort, François est mort.

– Qu’est ce que tu racontes ?

– Oui, il est mort ! »

Il partait, je refermais la porte, allais m’étaler dans mon lit, et pleurer toute la journée…

en toute hypothÈSE (épisode 82)


Après un accident, très bête et seul surtout, c’est ça qui est très idiot, je reprenais mon ancienne voiture le temps des réparations, et ce vendredi soir comme chaque semaine à Claye-Souilly, au gymnase des tilleuls était organisé un foot en salle. Le responsable était Yazid, un mec super gentil et qui me laissait jouer bien que je n’étais pas de la ville. J’y allais donc en Renault 19, voiture de laquelle j’avais perdu la carte grise, dont je n’avais pas le papier d’assurance et aussi qui avait un contrôle technique périmé depuis un bon moment…. Et comme par hasard, à minuit et demi au moment de rentrer chez moi, un contrôle de gendarmerie.

« – Bonsoir, Monsieur, je vais vous demander les papiers du véhicule ainsi que votre permis de conduire.

– Bonsoir Monsieur, alors je suis vraiment désolé, mais étant donné que j’ai eu un accident avec ma voiture principale, j’ai pris celle-ci pour me dépanner pour aller jouer au foot ce soir. ».

Il prenait mon permis et allait faire des vérifications, je n’étais pas fier, il pouvait si il le souhaitait, immobiliser le véhicule et me laisser rentrer les 7 kms à pieds, il revenait et je l’interpellais :

– Si demain j’allais faire le contrôle technique et que je vous apportais les papiers nécessaires ça irait ?

– Oui, tout à fait Monsieur, vous avez été cordiale et il n’y a pas de problème, allez demain après midi au commissariat de Villeparisis leur apporter, je leur laisserai une consigne.

Et c’est comme ça que je suis rentré chez moi, sans amende, sans rien et avec un sourire d’un gendarme très humble.
Le lendemain j’allais au poste pour leur montrer que j’avais tenu parole, et là le policier à l’entrée me disait :

« – Ah, mais nous n’avons rien à votre sujet. »

C’était la première fois que j’avais à faire aux forces de l’ordre et que j’avais apprécié leur côté humain. Et ça n’allait pas être la dernière fois que cela m’arriverait.

Nous étions au début des années 2000 et nous ne voyions toujours pas de voiture qui volait dans le ciel ni nos pizzas qui s’agrandissaient de manière exceptionnelle… Alors avec Marwan allias Mess, nous avions eu l’idée de faire une chanson là dessus, au refrain il y avait Kamel, et le son était de bonne qualité avec toujours des rimes très affûtées de mon acolyte, nous l’avions enregistrée à Mitry, au château où j’avais été rejoindre le label « 98 BPM ». Le morceau a été posé sur une mixtape, une cassette avec une face avec des groupes du 93 et une face avec des groupes du 77, et moi j’étais sur les deux, avec le titre « Inclassable », mes gars de Clichy sous Bois et donc avec le titre  » Je pensais ».

Et je pensais pas à ce qui allait m’arriver quelques jours plus tard… nous étions le 28 janvier 2002 et Geoffrey venait sonner chez moi, j’ouvrais la porte et le voyais au portail, il était désemparé et avec une voix tremblante, il m’annonçait une nouvelle qui allait me bouleverser à vie :

« – Rabah, François est mort, François est mort.

– Qu’est ce que tu racontes ?

– Oui, il est mort ! »

Il partait, je refermais la porte, allais m’étaler dans mon lit, et pleurer toute la journée…