en toute hypothÈSE (épisode 80)
Nous étions le 11 décembre 2000 et Florie pointait le bout de son petit nez, François était aux anges, une petite princesse à la maison, c’était que du bonheur ! Pour ne pas trop empiéter sur son temps qui était sacré désormais, je me mettais un peu en retrait et le laissait profiter avec sa famille. Moi, ma vie continuait et j’étais toujours plein de rêves. Je travaillais beaucoup de morceaux avec Kamel et aussi avec un gars que j’avais rencontré chez L’Oréal. Il était électricien en intérim et son nom de rappeur était Kover, ensemble dans une cité de Clichy-sous-Bois, nous enregistrions plusieurs titres avec son groupe « Inclassable ».
Il investissait beaucoup de temps et d’argent pour sa passion, et moi, j’étais toujours partant pour poser partout où je pouvais.
Donc dans son studio, au 11 ème étage, nous faisions le titre « Les gars de Clichy » qu’il pressera en plusieurs milliers d’exemplaires et qu’il distribuera gratuitement, dans le métro, le RER, les arrêts de bus…
Avec l’argent que je me faisais en tant qu’opérateur de conditionnement, j’avais pu m’acheter une nouvelle voiture, une belle 306 que j’avais prise à un collègue qui lui, était embauché, elle était rouge métallisée et avait comme on dit « la patate ».
Un soir, j’étais chez mon cousin Djelali, qui avait dû encore casser une manette de PlayStation parce qu’il avait encore perdu à PES. Vers 2h du matin, je m’apprêtais à rentrer chez moi, et soudain, une envie pressante. Vu que j’étais à Rosny, je ne risquais pas de me perdre, et allais m’arrêter sur le parking de mon ancien quartier. Mais durant 500 mètres, j’avais été suivi, et à peine garé que leur caisse banalisée se mettait en travers derrière moi :
– Ouvre la fenêtre !
– Oui, messieurs ?
– Papiers.
– Voici.
– Tu viens faire quoi ici ?
– Je m’arrête pour pisser.
– Fous toi de ma gueule !
Il me fit sortir de la voiture, procédait à une fouille, et d’un coup, je leur demandais :
– Je peux aller pisser, je n’en peux plus !
– Oui, vas y !
Puis il me fit ouvrir le capot, et me disait :
– Ta voiture, c’est une merguez !
Autrement dit c’est un véhicule volé et maquillé. Alors je lui répondais :
– Écoutez, si vous voulez, j’ai le numéro et l’adresse du vendeur, vous pourrez voir avec lui.
– Si je veux je fais descendre le moteur et tu verras.
Je lui disais sur un ton ni agressif, ni moqueur :
– Moi, j’ai tout mon temps, Monsieur, c’est comme vous voulez.
Il ne me répondait pas, tous remontaient dans leur voiture sans rien me dire, ils partaient…
Avec ma plaque d’immatriculation 77, ils pensaient que j’étais venu pour autre chose que m’arrêter uriner dans ces buissons que je connaissais bien. Et pourtant…
en toute hypothÈSE (épisode 80)
Nous étions le 11 décembre 2000 et Florie pointait le bout de son petit nez, François était aux anges, une petite princesse à la maison, c’était que du bonheur ! Pour ne pas trop empiéter sur son temps qui était sacré désormais, je me mettais un peu en retrait et le laissait profiter avec sa famille. Moi, ma vie continuait et j’étais toujours plein de rêves. Je travaillais beaucoup de morceaux avec Kamel et aussi avec un gars que j’avais rencontré chez L’Oréal. Il était électricien en intérim et son nom de rappeur était Kover, ensemble dans une cité de Clichy-sous-Bois, nous enregistrions plusieurs titres avec son groupe « Inclassable ».
Il investissait beaucoup de temps et d’argent pour sa passion, et moi, j’étais toujours partant pour poser partout où je pouvais.
Donc dans son studio, au 11 ème étage, nous faisions le titre « Les gars de Clichy » qu’il pressera en plusieurs milliers d’exemplaires et qu’il distribuera gratuitement, dans le métro, le RER, les arrêts de bus…
Avec l’argent que je me faisais en tant qu’opérateur de conditionnement, j’avais pu m’acheter une nouvelle voiture, une belle 306 que j’avais prise à un collègue qui lui, était embauché, elle était rouge métallisée et avait comme on dit « la patate ».
Un soir, j’étais chez mon cousin Djelali, qui avait dû encore casser une manette de PlayStation parce qu’il avait encore perdu à PES. Vers 2h du matin, je m’apprêtais à rentrer chez moi, et soudain, une envie pressante. Vu que j’étais à Rosny, je ne risquais pas de me perdre, et allais m’arrêter sur le parking de mon ancien quartier. Mais durant 500 mètres, j’avais été suivi, et à peine garé que leur caisse banalisée se mettait en travers derrière moi :
– Ouvre la fenêtre !
– Oui, messieurs ?
– Papiers.
– Voici.
– Tu viens faire quoi ici ?
– Je m’arrête pour pisser.
– Fous toi de ma gueule !
Il me fit sortir de la voiture, procédait à une fouille, et d’un coup, je leur demandais :
– Je peux aller pisser, je n’en peux plus !
– Oui, vas y !
Puis il me fit ouvrir le capot, et me disait :
– Ta voiture, c’est une merguez !
Autrement dit c’est un véhicule volé et maquillé. Alors je lui répondais :
– Écoutez, si vous voulez, j’ai le numéro et l’adresse du vendeur, vous pourrez voir avec lui.
– Si je veux je fais descendre le moteur et tu verras.
Je lui disais sur un ton ni agressif, ni moqueur :
– Moi, j’ai tout mon temps, Monsieur, c’est comme vous voulez.
Il ne me répondait pas, tous remontaient dans leur voiture sans rien me dire, ils partaient…
Avec ma plaque d’immatriculation 77, ils pensaient que j’étais venu pour autre chose que m’arrêter uriner dans ces buissons que je connaissais bien. Et pourtant…