En toute hypothèse (épisode 72)

en toute hypothÈSE (épisode 72)


Arrivait le jour où j’allais rencontrer le fameux « beatmaker » du groupe Manau. J’étais sur la réserve, mais quand il avait débarqué, ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, un homme d’une cinquantaine d’années, super cool, décontracté, on discutait pas mal avant qu’il se mette derrière la table de mixage. Il écoutait notre morceau et émettait quelques critiques, puis quand il mettait son savoir faire à exécution, toutes ses critiques disparaissaient, le problème venait de l’instrumentale qui avait été littéralement massacrée.
Après 40 minutes à trifouiller la chanson, il nous la faisait écouter, c’était incroyable, il en avait fait une tuerie, j’étais comme un fou, effectivement le Monsieur était un professionnel et cela s’était vu sur le champ. Tout le monde bougeait la tête, on tenait un truc, même lui nous disait que cela pourrait faire un tube.
Après avoir discuté pas mal de temps, c’était l’heure de repartir, il me demandait si je pouvais le déposer à la gare, alors c’est ce que je fis, nous nous sommes dit que nous nous reverrions bientôt pour continuer à bosser encore ensemble.
Je rentrais chez moi la tête remplie de rêves et d’espoirs.
La semaine d’après, j’appelais mon producteur pour lui demander de fixer un nouveau rdv avec notre nouveau partenaire, et là, sa réponse me mit hors de moi :

– Ah non ! Ah non !! Lui il vient, il transforme notre chanson complètement, on ne va plus travailler avec, c’est hors de question !

– T’es sérieux là ? Bah avec moi aussi tu ne vas plus travailler, salut !

Et je raccrochais fou de rage.

Puisque l’ingénieur du son de Manau avait retiré tout ce que lui avait fait et qu’il ne toucherait aucun droit sur la partie composition, il voulait donc nous faire revenir à zéro.
Il nous restait quelques mois de contrat, mais j’avais l’impression de perdre mon temps, donc j’avais décidé que je n’y retournerai pas. Mais ma première grosse erreur, c’est que je n’avais pas pris le numéro du monsieur en le déposant à la gare.

en toute hypothÈSE (épisode 72)


Arrivait le jour où j’allais rencontrer le fameux « beatmaker » du groupe Manau. J’étais sur la réserve, mais quand il avait débarqué, ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, un homme d’une cinquantaine d’années, super cool, décontracté, on discutait pas mal avant qu’il se mette derrière la table de mixage. Il écoutait notre morceau et émettait quelques critiques, puis quand il mettait son savoir faire à exécution, toutes ses critiques disparaissaient, le problème venait de l’instrumentale qui avait été littéralement massacrée.
Après 40 minutes à trifouiller la chanson, il nous la faisait écouter, c’était incroyable, il en avait fait une tuerie, j’étais comme un fou, effectivement le Monsieur était un professionnel et cela s’était vu sur le champ. Tout le monde bougeait la tête, on tenait un truc, même lui nous disait que cela pourrait faire un tube.
Après avoir discuté pas mal de temps, c’était l’heure de repartir, il me demandait si je pouvais le déposer à la gare, alors c’est ce que je fis, nous nous sommes dit que nous nous reverrions bientôt pour continuer à bosser encore ensemble.
Je rentrais chez moi la tête remplie de rêves et d’espoirs.
La semaine d’après, j’appelais mon producteur pour lui demander de fixer un nouveau rdv avec notre nouveau partenaire, et là, sa réponse me mit hors de moi :

– Ah non ! Ah non !! Lui il vient, il transforme notre chanson complètement, on ne va plus travailler avec, c’est hors de question !

– T’es sérieux là ? Bah avec moi aussi tu ne vas plus travailler, salut !

Et je raccrochais fou de rage.

Puisque l’ingénieur du son de Manau avait retiré tout ce que lui avait fait et qu’il ne toucherait aucun droit sur la partie composition, il voulait donc nous faire revenir à zéro.
Il nous restait quelques mois de contrat, mais j’avais l’impression de perdre mon temps, donc j’avais décidé que je n’y retournerai pas. Mais ma première grosse erreur, c’est que je n’avais pas pris le numéro du monsieur en le déposant à la gare.