En toute hypothèse (épisode 119)

en toute hypothÈSE (épisode 119)


Ma grand-mère était de plus en plus malade, et ses allers-retours à l’hôpital étaient de plus en plus fréquents, plus elle souffrait et plus j’étais mal.
Ma confidente, ma pote, mon acolyte, peu de gens (je pense) ont des souvenirs comme j’en ai avec elle, on rigolait sans cesse…
Un jour, j’allais la voir à la clinique, elle était rentrée pour un taux très élevé de sucre dans le sang en plus de ses maladies. Quand j’arrivais, en inspectant sa table de chevet, je trouvais de grandes boîtes de conserves remplies de fruits et bien sûr bourrées de sucre, je m’étais ça dans un sac, et là elle commentait :
– Ah, tu ne m’aimes pas toi !
– Si, justement, c’est la personne qui t’a ramené ça qui ne t’aime pas !
Elle disait cela ironiquement bien sûr, elle savait l’amour que je lui portais, alors je récupérais ses salades de fruits et lui redonnais une fois que son taux de glycémie revenait à la normale.
Sa santé se dégradait et moi je préparais mon mariage, je voulais vraiment qu’elle y participe, j’organisais le tout et c’est début février 2012 que la cérémonie était célébrée, sa joie était immense, heureuse, les larmes aux yeux, notre relation était fusionnelle.
Le jour J arrivait, elle était fière, tout se passait très bien, elle avait réalisé une de ses dernières volontés et pour moi une nouvelle page s’ouvrait.
Dans les semaines qui suivaient, son état de santé était de plus en plus préoccupant. Début avril comme souvent, je l’appelais et lui proposais d’aller faire des courses, elle acceptait volontiers et nous allions au magasin de fruits et légumes, j’avais attrapé froid et j’éternuais sans cesse, elle me répétait en poussant le caddie qui lui servait en même temps de stabilisateur :
– Oh, mon fils est malade !
Nous rions car nous connaissions tous les deux la situation, elle remplissait des sacs en plastique de fruits et légumes, de quoi nourrir une famille de 10 personnes.
Je lui demandais « Pourquoi tant de courses ? », et sa réponse était :
– J’ai mes enfants et mes petits enfants qui viennent me voir.
Sur le chemin du retour, elle me disait :
– Tu sais mon fils, tu vas avoir des enfants, faudra leur parler de moi, leur dire qu’on était des copains tous les deux…
– Mais Henna, faut pas dire ça, tu vas les voir …

Nous étions vendredi après midi et le mardi suivant donc 4 jours après, il était 8h35 du matin, cela faisait 30 minutes que je faisais que de me retourner, je n’arrivais pas à retrouver le sommeil, quand soudain, mon téléphone sonnait, c’était mon père :
– Rabah, Henna est décédée…

en toute hypothÈSE (épisode 119)


Ma grand-mère était de plus en plus malade, et ses allers-retours à l’hôpital étaient de plus en plus fréquents, plus elle souffrait et plus j’étais mal.
Ma confidente, ma pote, mon acolyte, peu de gens (je pense) ont des souvenirs comme j’en ai avec elle, on rigolait sans cesse…
Un jour, j’allais la voir à la clinique, elle était rentrée pour un taux très élevé de sucre dans le sang en plus de ses maladies. Quand j’arrivais, en inspectant sa table de chevet, je trouvais de grandes boîtes de conserves remplies de fruits et bien sûr bourrées de sucre, je m’étais ça dans un sac, et là elle commentait :
– Ah, tu ne m’aimes pas toi !
– Si, justement, c’est la personne qui t’a ramené ça qui ne t’aime pas !
Elle disait cela ironiquement bien sûr, elle savait l’amour que je lui portais, alors je récupérais ses salades de fruits et lui redonnais une fois que son taux de glycémie revenait à la normale.
Sa santé se dégradait et moi je préparais mon mariage, je voulais vraiment qu’elle y participe, j’organisais le tout et c’est début février 2012 que la cérémonie était célébrée, sa joie était immense, heureuse, les larmes aux yeux, notre relation était fusionnelle.
Le jour J arrivait, elle était fière, tout se passait très bien, elle avait réalisé une de ses dernières volontés et pour moi une nouvelle page s’ouvrait.
Dans les semaines qui suivaient, son état de santé était de plus en plus préoccupant. Début avril comme souvent, je l’appelais et lui proposais d’aller faire des courses, elle acceptait volontiers et nous allions au magasin de fruits et légumes, j’avais attrapé froid et j’éternuais sans cesse, elle me répétait en poussant le caddie qui lui servait en même temps de stabilisateur :
– Oh, mon fils est malade !
Nous rions car nous connaissions tous les deux la situation, elle remplissait des sacs en plastique de fruits et légumes, de quoi nourrir une famille de 10 personnes.
Je lui demandais « Pourquoi tant de courses ? », et sa réponse était :
– J’ai mes enfants et mes petits enfants qui viennent me voir.
Sur le chemin du retour, elle me disait :
– Tu sais mon fils, tu vas avoir des enfants, faudra leur parler de moi, leur dire qu’on était des copains tous les deux…
– Mais Henna, faut pas dire ça, tu vas les voir …

Nous étions vendredi après midi et le mardi suivant donc 4 jours après, il était 8h35 du matin, cela faisait 30 minutes que je faisais que de me retourner, je n’arrivais pas à retrouver le sommeil, quand soudain, mon téléphone sonnait, c’était mon père :
– Rabah, Henna est décédée…