En toute hypothèse (épisode 112)

en toute hypothÈSE (épisode 112)


Un après-midi où je dormais, mon téléphone sonnait, un message vocal de mon amie de chez EMI MUSIC :

– Salam alaikoum Rabah, j’espère que tu va bien, j’ai passé une heure avec ta copine, rappelle-moi que je te raconte.

J’avais commencé ma journée à 4h du mat, j’étais encore dans le coma, et je comprenais pas de quelle copine elle me parlait, je prenais un café et la rappelait, quand elle m’expliquait :

– Alors, j’étais à la cafétéria de mon boulot, et Diam’s est venue me voir, m’a dit  » Salam alaikoum » et m’a demandée si elle pouvait s’assoir.

« A cette époque personne ne savait encore que Mélanie était reconvertie à l’islam et mon amie avait depuis peu mis un bandana sur la tête en guise de foulard. »

– Tu es sérieuse ?

– Oui, elle s’est reconvertie et on a parlé de religion pendant une heure.

– Truc de fou.

– Alors écoute, elle m’a proposé de faire une semaine de cours d’arabe avec elle et m’a dit que si je n’avais pas les moyens, elle financerait ma partie.

– Wouahhhhhh, c’est ouf ! Et donc ?

– Et donc, on va faire cette semaine ensemble, que je vais me financer moi-même.
Et vu que tu l’apprécies, tu viendras manger une fois avec nous à midi.

Et ce jour-là arrivait et devinez où se déroulaient ses cours ? A l’Institut du monde arabe, l’endroit même où j’étais venu assister à la remise de son disque de diamant quelques temps auparavant.

– Salam alaikoum, Mélanie.

– Alaikoum salam, Rabah.

– Enchantée.

– Également.

Je n’avais pratiquement pas dormi, puis était allé travailler de 4h du matin à 11h30, et là je me retrouvais en compagnie de Diam’s et de quelques amis à elle, au total nous étions 6.
Je pensais que nous allions déjeuner dans un endroit huppé et à ma grande surprise, nous nous étions retrouvés dans un kébab.
Mélanie ne parlait que de religion et un peu de l’album qu’elle était en train d’enregistrer, celui qui s’avérerait être le dernier de sa carrière…
J’oubliais tout ! De lui dire que j’étais venu à cette fameuse soirée, que je lui avais envoyé une maquette il y avait de cela quelques années et qu’elle m’avait répondu. J’avais mon album sous blister dans ma poche et j’hésitais à lui donner. Mais je me disais qu’elle se dirait sûrement que finalement je n’étais venu que pour cela.
Alors nous mangions, nous étions assis côte à côte et le feeling était là.
Mais un problème venait me perturber, je n’aime pas que l’on paie pour moi et je n’aime pas ne payer que ma part ! Alors je me levais pour aller aux toilettes et en passant allais régler la totalité de l’addition. En nous levant pour partir, Mélanie, faisait signe à son amie Faiza Guene de voir avec le restaurateur, mais à leur grande surprise, l’addition était réglée.
Quand elles demandaient qui avait bien pu payer, et que lui me désignait, Diam’s était restée bouche bée, ce n’était apparemment pas dans les habitudes de son entourage.
De retour devant l’institut du monde, Diam’s me disait :

– Rabah, tu restes avec nous cet après-midi ?

– Je suis KO Mélanie.

– Vas-y reste, je connais la prof, elle dira rien.

– Je n’ai pas dormi, j’ai tafé et je reprends à 4h du matin, insh’Allah.

Et je repartais sans lui donner mon album, sans lui dire que je rappais, sans lui dire que j’étais à fond derrière elle depuis le début, elle me tendais une main et tout ce que je trouvais à dire c’est « Je travaille demain. ».
Un rdv inespéré, avec une fille qui aurait pu m’ouvrir les portes de la réussite en un claquement de doigts, mais j’étais obnubilé par mon taf, c’était incroyable ! Je me disais que je la reverrai bientôt et que je lui donnerai mon CD à ce moment-là, pour éviter qu’elle se dise que j’étais venu uniquement pour ça, par intérêt.
Mais la seule fois où j’aurai de ses nouvelles, c’était le soir même, elle envoyait un message à mon amie, pour me remercier encore d’avoir réglé l’addition, comme quoi cela l’avait vraiment marquée.

en toute hypothÈSE (épisode 112)


Un après-midi où je dormais, mon téléphone sonnait, un message vocal de mon amie de chez EMI MUSIC :

– Salam alaikoum Rabah, j’espère que tu va bien, j’ai passé une heure avec ta copine, rappelle-moi que je te raconte.

J’avais commencé ma journée à 4h du mat, j’étais encore dans le coma, et je comprenais pas de quelle copine elle me parlait, je prenais un café et la rappelait, quand elle m’expliquait :

– Alors, j’étais à la cafétéria de mon boulot, et Diam’s est venue me voir, m’a dit  » Salam alaikoum » et m’a demandée si elle pouvait s’assoir.

« A cette époque personne ne savait encore que Mélanie était reconvertie à l’islam et mon amie avait depuis peu mis un bandana sur la tête en guise de foulard. »

– Tu es sérieuse ?

– Oui, elle s’est reconvertie et on a parlé de religion pendant une heure.

– Truc de fou.

– Alors écoute, elle m’a proposé de faire une semaine de cours d’arabe avec elle et m’a dit que si je n’avais pas les moyens, elle financerait ma partie.

– Wouahhhhhh, c’est ouf ! Et donc ?

– Et donc, on va faire cette semaine ensemble, que je vais me financer moi-même.
Et vu que tu l’apprécies, tu viendras manger une fois avec nous à midi.

Et ce jour-là arrivait et devinez où se déroulaient ses cours ? A l’Institut du monde arabe, l’endroit même où j’étais venu assister à la remise de son disque de diamant quelques temps auparavant.

– Salam alaikoum, Mélanie.

– Alaikoum salam, Rabah.

– Enchantée.

– Également.

Je n’avais pratiquement pas dormi, puis était allé travailler de 4h du matin à 11h30, et là je me retrouvais en compagnie de Diam’s et de quelques amis à elle, au total nous étions 6.
Je pensais que nous allions déjeuner dans un endroit huppé et à ma grande surprise, nous nous étions retrouvés dans un kébab.
Mélanie ne parlait que de religion et un peu de l’album qu’elle était en train d’enregistrer, celui qui s’avérerait être le dernier de sa carrière…
J’oubliais tout ! De lui dire que j’étais venu à cette fameuse soirée, que je lui avais envoyé une maquette il y avait de cela quelques années et qu’elle m’avait répondu. J’avais mon album sous blister dans ma poche et j’hésitais à lui donner. Mais je me disais qu’elle se dirait sûrement que finalement je n’étais venu que pour cela.
Alors nous mangions, nous étions assis côte à côte et le feeling était là.
Mais un problème venait me perturber, je n’aime pas que l’on paie pour moi et je n’aime pas ne payer que ma part ! Alors je me levais pour aller aux toilettes et en passant allais régler la totalité de l’addition. En nous levant pour partir, Mélanie, faisait signe à son amie Faiza Guene de voir avec le restaurateur, mais à leur grande surprise, l’addition était réglée.
Quand elles demandaient qui avait bien pu payer, et que lui me désignait, Diam’s était restée bouche bée, ce n’était apparemment pas dans les habitudes de son entourage.
De retour devant l’institut du monde, Diam’s me disait :

– Rabah, tu restes avec nous cet après-midi ?

– Je suis KO Mélanie.

– Vas-y reste, je connais la prof, elle dira rien.

– Je n’ai pas dormi, j’ai tafé et je reprends à 4h du matin, insh’Allah.

Et je repartais sans lui donner mon album, sans lui dire que je rappais, sans lui dire que j’étais à fond derrière elle depuis le début, elle me tendais une main et tout ce que je trouvais à dire c’est « Je travaille demain. ».
Un rdv inespéré, avec une fille qui aurait pu m’ouvrir les portes de la réussite en un claquement de doigts, mais j’étais obnubilé par mon taf, c’était incroyable ! Je me disais que je la reverrai bientôt et que je lui donnerai mon CD à ce moment-là, pour éviter qu’elle se dise que j’étais venu uniquement pour ça, par intérêt.
Mais la seule fois où j’aurai de ses nouvelles, c’était le soir même, elle envoyait un message à mon amie, pour me remercier encore d’avoir réglé l’addition, comme quoi cela l’avait vraiment marquée.