En toute hypothèse (épisode 111)

en toute hypothÈSE (épisode 111)


Mon album arrivait à son terme, avec une intro, qui racontait mes premiers pas dans cette vie et une outro cachée dans laquelle je remerciais mon entourage pour leur soutien. J’étais vraiment très fier de ce projet, après tant d’années à avoir patienté, tout se concrétisait.
Le nom était bien « La Traversée du Désert », je le trouvais tellement bien mais finalement c’était tellement maladroit.
Moi je me disais : « tu es d’origine algérienne, le pays où il y a le plus grand désert au monde et en même temps tu as tellement galéré à faire cet album que le titre est approprié », mais même si artistiquement le nom était génial, commercialement c’était une catastrophe industrielle ! Il ne faut jamais donner un titre négatif à son projet, mais plutôt un titre accrocheur et plein d’espoir. Alors en plus d’un titre qui n’aurait pas dû être celui-ci, je me découvrais réservé et incapable de faire la promotion ou me bouger pour parler de mon travail.
J’avais trouvé sur internet un designer, et Moustapha avait créé la pochette. Nous avions fait presser avec David, 500 CD et avant cela nous l’avions fait mixer par une entreprise professionnelle.
J’étais heureux, les CD, pour la première fois de ma vie, c’était des vrais et non des enregistrables.
A cette époque, j’étais amené à souvent me rendre dans la ville du Havre, alors au culot, je m’étais rendu à la FNAC, avais discuté avec un vendeur et à ma grande surprise, il était d’accord pour mettre une dizaine de mes disques à vendre dans son magasin.
Alors la semaine d’après je revenais et j’étais ému en voyant mon album en écoute avec écrit en dessous : « nouveauté rap français » Alors vous allez peut être me prendre pour un fou, si ce n’est déjà fait, mais j’achetais mon album, pour avoir dessus l’étiquette, avec écrit FNAC et un code barre.
Je me faisais aussi une série de tee-shirts, Mokless m’avait emmené dans un entrepôt, m’avait présenté le patron et donc à mon tour, je me lançais sur du textile, « Hypotez » se retrouvait sur l’avant des maillots et « La Traversée du Désert » dans le dos.
Avec David nous avions préparé des CD dans des enveloppes et allions les distribuer dans les boîtes aux lettres des maisons de disques. C’était un peu comme croire au Père Noël… Aucune réponse bien évidemment, l’échec me fit vite baisser les bras et perdre confiance en mon « bébé ».
Et chose que j’ai ensuite regretté, c’est que quand je vendais mon disque dans mon entourage je leur faisais un tout petit prix et dans la psychologie de l’être humain un petit prix est égal à nullité…
Cette expérience d’album m’a beaucoup apporté, si ce n’est la réussite, c’est l’humilité et d’apprendre de mes erreurs.

en toute hypothÈSE (épisode 111)


Mon album arrivait à son terme, avec une intro, qui racontait mes premiers pas dans cette vie et une outro cachée dans laquelle je remerciais mon entourage pour leur soutien. J’étais vraiment très fier de ce projet, après tant d’années à avoir patienté, tout se concrétisait.
Le nom était bien « La Traversée du Désert », je le trouvais tellement bien mais finalement c’était tellement maladroit.
Moi je me disais : « tu es d’origine algérienne, le pays où il y a le plus grand désert au monde et en même temps tu as tellement galéré à faire cet album que le titre est approprié », mais même si artistiquement le nom était génial, commercialement c’était une catastrophe industrielle ! Il ne faut jamais donner un titre négatif à son projet, mais plutôt un titre accrocheur et plein d’espoir. Alors en plus d’un titre qui n’aurait pas dû être celui-ci, je me découvrais réservé et incapable de faire la promotion ou me bouger pour parler de mon travail.
J’avais trouvé sur internet un designer, et Moustapha avait créé la pochette. Nous avions fait presser avec David, 500 CD et avant cela nous l’avions fait mixer par une entreprise professionnelle.
J’étais heureux, les CD, pour la première fois de ma vie, c’était des vrais et non des enregistrables.
A cette époque, j’étais amené à souvent me rendre dans la ville du Havre, alors au culot, je m’étais rendu à la FNAC, avais discuté avec un vendeur et à ma grande surprise, il était d’accord pour mettre une dizaine de mes disques à vendre dans son magasin.
Alors la semaine d’après je revenais et j’étais ému en voyant mon album en écoute avec écrit en dessous : « nouveauté rap français » Alors vous allez peut être me prendre pour un fou, si ce n’est déjà fait, mais j’achetais mon album, pour avoir dessus l’étiquette, avec écrit FNAC et un code barre.
Je me faisais aussi une série de tee-shirts, Mokless m’avait emmené dans un entrepôt, m’avait présenté le patron et donc à mon tour, je me lançais sur du textile, « Hypotez » se retrouvait sur l’avant des maillots et « La Traversée du Désert » dans le dos.
Avec David nous avions préparé des CD dans des enveloppes et allions les distribuer dans les boîtes aux lettres des maisons de disques. C’était un peu comme croire au Père Noël… Aucune réponse bien évidemment, l’échec me fit vite baisser les bras et perdre confiance en mon « bébé ».
Et chose que j’ai ensuite regretté, c’est que quand je vendais mon disque dans mon entourage je leur faisais un tout petit prix et dans la psychologie de l’être humain un petit prix est égal à nullité…
Cette expérience d’album m’a beaucoup apporté, si ce n’est la réussite, c’est l’humilité et d’apprendre de mes erreurs.