En toute hypothèse (épisode 101)

en toute hypothÈSE (épisode 101)


Après plusieurs semaines passées en Algérie, ma grand-mère elle aussi revenait et nous repartions de plus belle pour la Bretagne où nous allions encore voir mon oncle pour les quelques mois de prison qui lui restaient à purger, même si nous ne connaissions pas vraiment la durée puisqu’il était en mandat de dépôt.
Au chômage, j’attendais que mes allocations tombent et ce fut le cas, un après-midi durant laquelle ma grand-mère était avec moi dans l’appartement, elle me disait :

– Ton oncle, il ne va pas avoir de visite demain.

– Prépare tes affaires « Henna » (grand mère).

– Pourquoi ? On y va ?

– Oui, je vais appeler papa pour qui me prête sa voiture et on part Insh’Allah.

– Ohhhh mon fils, merci beaucoup.

Et ses affaires étaient prêtes en 5 minutes chrono, elle était heureuse, aux anges de pouvoir aller voir son fils au parloir le lendemain. J’avais appelé mon père et lui avait demandé sa voiture, pour sa mère, il ne pouvait pas me la refuser. Donc, arrivé chez lui on échangeait nos véhicules, et au moment du départ avec ma grand-mère du côté passager, mon père me disait :

– Tu roules doucement, ok ?

Ma grand-mère :

– Je suis avec lui, t’inquiète pas !

On partait et le compteur s’emballait, 120, 130, 150, jusqu’à 170 km/h.

Je la regardais, et lui demandais si je ne roulais pas trop vite, et elle m’avait répondu une phrase légendaire que je n’oublierai jamais :

– Tu crois que je veux arriver demain matin ou quoi ? Roule, roule….

Quelques semaines après, cela faisait un an que mon oncle était en détention, et il fut libéré, aucune charge retenue contre lui, et un dédommagement pour cette année gâchée, quel soulagement !!!

Je retournais travailler en mission chez L’Oréal pour la énième fois, mais plus le temps passait et plus je pensais à l’avenir et à avoir un CDI afin de mettre en place des projets plus sereinement. Et là, un jour au restaurant du personnel qui j’avoue ressemblait plus à un vrai restaurant et pas vraiment à celui d’une entreprise, un jeune homme roux, aux yeux clairs, avec une grande barbe, que j’avais déjà aperçu dans les couloirs, me demandait s’il pouvait s’assoir avec moi. Il me disait bonjour avec un « salam alaïkoum », je fus surpris, car je ne m’attendais pas à entendre cette phrase de sa bouche. Il s’asseyait donc, et nous faisions connaissance. Il était quelqu’un de religieux et de très ouvert à la foi, ce qui en passant devrait être normal, donc curieux, je lui posais des questions, surtout que c’était la période où je commençais à m’intéresser un peu plus à la religion. Et c’est ainsi que le dimanche suivant je le retrouvais sur un parking d’un McDo, et nous allions prier ensemble, enfin, je ne connaissais aucune sourate et j’allais juste faire les gestes. A 25 ans je rentrais dans une mosquée pour la première fois, et c’est un Nicolas qui m’y a emmené…

en toute hypothÈSE (épisode 101)


Après plusieurs semaines passées en Algérie, ma grand-mère elle aussi revenait et nous repartions de plus belle pour la Bretagne où nous allions encore voir mon oncle pour les quelques mois de prison qui lui restaient à purger, même si nous ne connaissions pas vraiment la durée puisqu’il était en mandat de dépôt.
Au chômage, j’attendais que mes allocations tombent et ce fut le cas, un après-midi durant laquelle ma grand-mère était avec moi dans l’appartement, elle me disait :

– Ton oncle, il ne va pas avoir de visite demain.

– Prépare tes affaires « Henna » (grand mère).

– Pourquoi ? On y va ?

– Oui, je vais appeler papa pour qui me prête sa voiture et on part Insh’Allah.

– Ohhhh mon fils, merci beaucoup.

Et ses affaires étaient prêtes en 5 minutes chrono, elle était heureuse, aux anges de pouvoir aller voir son fils au parloir le lendemain. J’avais appelé mon père et lui avait demandé sa voiture, pour sa mère, il ne pouvait pas me la refuser. Donc, arrivé chez lui on échangeait nos véhicules, et au moment du départ avec ma grand-mère du côté passager, mon père me disait :

– Tu roules doucement, ok ?

Ma grand-mère :

– Je suis avec lui, t’inquiète pas !

On partait et le compteur s’emballait, 120, 130, 150, jusqu’à 170 km/h.

Je la regardais, et lui demandais si je ne roulais pas trop vite, et elle m’avait répondu une phrase légendaire que je n’oublierai jamais :

– Tu crois que je veux arriver demain matin ou quoi ? Roule, roule….

Quelques semaines après, cela faisait un an que mon oncle était en détention, et il fut libéré, aucune charge retenue contre lui, et un dédommagement pour cette année gâchée, quel soulagement !!!

Je retournais travailler en mission chez L’Oréal pour la énième fois, mais plus le temps passait et plus je pensais à l’avenir et à avoir un CDI afin de mettre en place des projets plus sereinement. Et là, un jour au restaurant du personnel qui j’avoue ressemblait plus à un vrai restaurant et pas vraiment à celui d’une entreprise, un jeune homme roux, aux yeux clairs, avec une grande barbe, que j’avais déjà aperçu dans les couloirs, me demandait s’il pouvait s’assoir avec moi. Il me disait bonjour avec un « salam alaïkoum », je fus surpris, car je ne m’attendais pas à entendre cette phrase de sa bouche. Il s’asseyait donc, et nous faisions connaissance. Il était quelqu’un de religieux et de très ouvert à la foi, ce qui en passant devrait être normal, donc curieux, je lui posais des questions, surtout que c’était la période où je commençais à m’intéresser un peu plus à la religion. Et c’est ainsi que le dimanche suivant je le retrouvais sur un parking d’un McDo, et nous allions prier ensemble, enfin, je ne connaissais aucune sourate et j’allais juste faire les gestes. A 25 ans je rentrais dans une mosquée pour la première fois, et c’est un Nicolas qui m’y a emmené…